CLIQUER ICI POUR ACHETER "VITE! ET AUTRES DITS" 
Prix : 20 €

Les cinq “dits” qui composent ce recueil — tout premier ouvrage édité par L'ARTISAN CHAOSMIQUE, cabane d'édition autonome — sont des partitions verbales, dédiées à un théâtre de pure parole, “phrazzé” à voix seule, ou en musique.

Le texte qui donne son titre à l’ouvrage - Vite! -  a été écrit en 2021.
Les autres textes -Tombeau de Jack Kerouac, Noirs Agents de la nuit, Le Dit de l’imparfaite, Da capo - ont été composés entre 1991 et 2011.

Vite !

polylogue pour une voix

« Vite ! , disait seulement celui des slogans écrits sur les murs qui fut peut-être le plus beau. »
Guy Debord, Le Commencement d'une époque

(...)

"connexion sourires la salle les gradins
la douzaine de jeunes gens assis à même 
le plancher du plateau 
rappel du projet par son metteur en scène 
puis il t’a fallu parler 
expliquer quand comment et pourquoi 
ce que le philosophe 
est supposé apprendre du théâtre 
ce que le théâtre est supposé attendre de la philosophie 
ce que l’art et la pensée ce que la pensée de l’art 
nouvelles machines désirantes 
agencements collectifs d’énonciation 
petit flottement dans la troupe la compagnie — 
comment déjà ?
« Fédération des Artisans Chaosmiques » oui 
que lesdits artisans abrègent entre eux 
par l’acronyme FAC
parlant à tout bout de champ de « la FAC » 
compagnie en résidence de création 
au Théâtre de l’Abordage 
l’un des cinq théâtres implantés sur le site de la Poudrière 
la fac répète son nouveau spectacle 
un montage des pochades chaosmiques 
que tu as écrites ces dernières années 
d’où les « Artisans Chaosmiques » 
d’où l’invitation d’où le taxi et cetera 

en fin d’après-midi 
après quatre heures de lectures 
et d’échanges avec la troupe
menace de coliques néphrétiques 
et ce foutu palpitant qui —
tu t’es rendu aux toilettes 
tramadol naproxène giclée d’eau froide calmer le jeu
puis tu t’es allongé sur ce divan
tu t’es allongé oui et tu t’es assoupi
et voici donc où tu te trouves en définitive 
non pas dans les ténèbres d’un quelconque 
tombeau mais dans l’obscurité 
d’une loge de théâtre "