VITE! (la perf)

2022 | 

« Vite !, disait seulement celui des slogans écrits sur les murs
qui fut peut-être le plus beau. »
GUY DEBORD, Le Commencement d’une époque.

Avec la musique (enregistrée) d’Olivier Sens & Guillaume Orti :
Album Reverse (2005)
Label et diffusion Quoi de neuf ?

Je performe ce « conte chaosmique » dans le droit fil des dits, des spoken words et des jazz poems que je présente sur les scènes jazzistiques et théâtrales : rhapsodie verbale, tchatchée, sprechtdéjantée…
Théâtre de parole, phraZZé en territoire sonore et musical.
Cette lecture/performance solo a une vocation « tout-terrain » : théâtres, bibliothèques, université, musées, galeries, librairies…
Durée : 55’

« D’un côté, comme un caillou catatonique, corps aveugle et durci qui se pénètre de mort dès qu’il ôte ses lunettes ; d’un autre côté, brillant de mille feux, fourmillant de vies multiples dès qu’il re-garde, agit, rit, pense, attaque. Aussi s’appelle-t-il Pierre et Félix : puissances schizophréniques. »

GILLES DELEUZE, Trois Problèmes de groupe.

Convié à une séance de travail d’une compagnie théâtrale qui travaille à partir de ses textes dramatiques, le philosophe Pierre Félix s’endort dans une loge et se réveille au milieu de la nuit, prisonnier du théâtre.
Depuis les gradins, face à la scène désertée par ses acteurs, il entreprend l’écriture d’une féérie clownesque sur le désir révolutionnaire, qu’il intitule VITE !…

J’ai composé ce polylogue pour voix seule en manière d’hommage amical et artistique à Félix Guattari (philosophe, psychanalyste, auteur d’une vingtaine d’ouvrages entre les années 70 et 1992, année de sa mort à l’âge de 62 ans.)

« D’un côté, comme un caillou catatonique, corps aveugle et durci qui se
pénètre de mort dès qu’il ôte ses lunettes ; d’un autre côté, brillant de mille feux, fourmillant de vies multiples dès qu’il regarde, agit, rit, pense, attaque.
Aussi s’appelle-t-il Pierre et Félix : puissances schizophréniques. »
Gilles Deleuze

Notre amitié intellectuelle et militante, née au théâtre en 1984 autour des récits de rêves de Franz Kafka2, n’a malheureusement connu qu’une seule occurence artistique et scénique, avec la lecture-performance de sa pièce Socrate (Théâtre Ouvert, Paris, 1988) — son décès inattendu ayant coupé court à nos projets d’écriture dramatique duelle.

« Ce n’est pas par une pratique exégétique que l’on peut espérer maintenir vivante la pensée d’un grand disparu, mais seulement par sa reprise et sa remise en acte, aux risques et périls de ceux qui s’y exposent, pour réouvrir son questionnement et pour lui apporter la chair de ses propres incertitudes. »
Félix Guattari

Si les travaux philosophiques et les essais de l’auteur de La Révolution moléculaire et de Chaosmose — notamment ceux écrits avec Gilles Deleuze (L’Anti-Oedipe, Mille plateaux, Qu’est-ce que la philosophie ? …) — figurent en très bonne place dans les rayons de la bibliothèque philosophique du XXè siècle, son écriture dramatique, dont témoignent aujourd’hui une demi-douzaine de pièces composées à la fin des années 80, est en revanche demeurée confidentielle.

« Ce théâtre comique, potache et d’inspiration dada, témoigne d’une posture existentielle que [Félix Guattari] n’a pas cessé de revendiquer : celle de ne jamais être là où on l’attend, de ne jamais habiter le centre des choses et d’explorer plutôt les périphéries et les marges. »
Flore Garcin-Marrou

Les lecteur-trices familier-es des écrits de Félix Guattari reconnaitront sans peine, parmi les mots que je lui prête, quelques citations littérales de ses ouvrages (philosophiques, politiques, poétiques, dramatiques…) et de ses propos (interviews, séminaire…)

Félix Guattari est décédé le 29 août 1992, à l’âge de 62 ans. Notre fiction se situe un an plus tôt, une nuit de septembre 1991.

PRÉSENTATION DU LIVRE