TOMBEAU DE JACK KEROUAC

TOMBEAU DE JACK KEROUAC (dit de la chute) – 2003

jazz poem

En 1957, alors que son roman Sur la route (qu’il aura mis près de dix ans à publier) commence à lui faire une réputation de poète coureur, bringueur, bourlingueur, provocateur…, Jack Kerouac (1922-1969) signe un engagement de plusieurs semaines au « Village Vanguard », fameux club de jazz new-yorkais.
Entrant soûl chaque soir en scène afin d’anesthésier son trac, Jack en vint à redouter ces lectures publiques, saluées de sifflets et de ricanements.
Ce pathétique épisode de la vie tumultueuse de Jack Kerouac fournit le cadre et le point de départ de ce « tombeau », façon d’oratorio introspectif, jazz poem musical et verbal, méditation sur l’errance, l’écriture, la chute…

 

« est-ce que l’histoire de la matière retiendra ce putain de poème à l’eau salée
que composa le dénommé Kerouac sur la grève de Big Sur Californie ?
inextricable pliquable texte triquable
bien d’autres avant toi s’en sont assez mordu la langue
la mer est une sacrée source d’inspiration
alors inspire expire
ou rêve crève enmazouté farci de questions très agitées
trèsagiteuses
très jazziteuses !
est-ce que l’histoire de la poésie se souviendra
de ces paquets de mer fouettant la falaise caverneuse où se tenait le transcripteur Kerouac ?
impayables questions gazeuses déblalétères et
lâche-moi ce caillou !
rôle éminemment décerveleur du barouf liquide
cash ! splash ! flash ! kevrach !
venu guetter le kerouaclash ? avoue !
ainsi vont les questions mecton
ad libiton
vach’ment glissant pas vrai ? »

Texte, Enzo Cormann
Jean-Marie Machado et Jean-Marc Padovani

Interprètes : Enzo Cormann, voix
Jean-Marie Machado, piano
Jean-Marc Padovani, saxophones

Enregistré les 22 et 23 janvier 2002 au studio La Buissonne par Gérard de Haro, assisté de Gilles Olivesi ; et les 1er et 2 juin 2004 au studio Guimick par Jacques Laville.
Mixage, Jacques Laville.
Mastering, studio Micro-Créations.
CIllustration de couverture : Natasha Krenbol, grigri (technique mixte), détail.