SUD
1992 |
Voix et orchestre (Jazz et musiques du pourtour méditérranéen)
Rencontre entre le jazz et les sonorités, les accents chauds et rocailleux des instruments traditionnels de la culture méditerranéenne
« Sud » se présente comme un concert, un récital, durant lequel se succèdent instrumentaux, chansons (en français ou en arabe), et textes dits.
« SUD », c’est au nord comme au sud, la rencontre du mal-être et de la misère, une envie de fête contre une envie de travail, une envie de mieux vivre contre une envie de survivre.
Des centaines de milliers de touristes croisent chaque année sans les voir des dizaines de milliers de migrants.
<< Laisse le vent du Sud disperser la poussière des campements détruits par le malheur des temps ! >>
(Abû-Nuwâs, 757-815)
Il est ici question de rencontres, d’échanges, d’influences.
Et de fête.
Le jazz lui-même est né d’une telle rencontre. Après assimilation complète, devenu musique « nord-américaine », le voici aujourd’hui repropulsé par le phénomène « world music » en quête des musiques qui l’originent au sud.
Une certaine forme d’écrit peut ici de même retrouver ses racines -du moins l’écho de ses préoccupations-. On connaît l’extraordinaire richesse de la tradition poétique maghrébine. On sait la formidable vitalité de sa musique. Poèmes à dire et à chanter, fragments en prose, ritournelles, trouveront tout naturellement leur place dans cette rencontre. D’autant mieux que la littérature maghrébine nous a accoutumés à cette diversité, comme le souligne Jamel Eddine Bencheikh : « Le texte maghrébin tend de plus en plus à une fusion des genres,
lorsque la nouvelle, par exemple, éclate en poème et que le poème prend les allures d’un récit. »
Ecrits hybrides, donc, chansons, poèmes, bribes de récit, telle se composera la part textuelle de SUD, que se « répartiront » un diseur, un chanteur, et, le cas échéant, le choeur des musiciens.
Aussi bien « SUD », davantage qu’un « thème » en soi, se donne-t-il à inventer comme un mouvement, une tension vers un ensemble imaginaire, une certaine idée de la poésie.
Musique : Jean-Marc Padovani.
Textes : Enzo Cormann
Avec : Kudsi Erguner (ney), Akim Hamadouche (mandole, chant), Gérard Marais (guitare), Lahcen Hilali (percussions Maghreb), Youval Micenmacher (batterie, percussions Moyen-Orient), Gérard Rousseau (contrebasse), Jean-Marc Padovani (saxophone ténor et soprano), Enzo Cormann (voix).
Premiers concerts : Théâtre de la Cité Internationale, février 1992.
<< Les glas et le râle des paroles recouvrent nos cils Je suis entre chants et paroles cavalier sur une monture d’argile Mes poumons sont ma poésie et mes yeux sont mon livre >>
(Adonis)