L’AUTRE

2005 |

trois explications

Ignorant tout l’une de l’autre, Mado et Lila se sont crues durant quinze ans la « moitié » du même homme. Peu de temps après que les deux femmes aient appris (à la faveur d’un pataquès administratif) qu’elles n’avaient somme toute été, durant toutes ces années, que des moitiés de moitié, « l’homme aux deux adresses » disparaît sans laisser d’adresse.

L’HOMME AUX DEUX ADRESSES
Lila prend alors l’initiative de rencontrer Mado. Cette première explication leur fournit l’occasion de revenir sur ces quinze années de fiction conjuguale.
S’interrogeant à voix haute sur la « disparition » de l’homme aux deux adresses, Lila en vient à poser à Mado une question déterminante (que nous n’entendrons pas — pas plus que la réponse).

LE DIABLE À LA PEAU MATE
Sept ans plus tard, nous retrouvons Mado et Lila dans une chambre d’hôtel, au terme d’un séjour touristique dans le grand sud. Les deux femmes ont été sommées de quitter le pays. Soupçonnées d’être mélées au meurtre d’un jeune guide du cru, elles ne doivent d’avoir échappé à la prison qu’à l’intervention de leur consulat. Cette deuxième explication concerne les sept années durant lesquelles les deux femmes ont vécu en couple, et particulièrement sur ces deux semaines vécues en compagnie du jeune guide (qu’elles ont surnommé « le diable à la peau mate »), retrouvé tué à coups de couteau dans le ventre, une balle de tennis enfoncée dans la bouche. Une nouvelle question paraît inévitable, mais Mado, pour finir, renoncera à la poser.

L’AUTRE
Sept années ont de nouveau passé. Dans un bureau cossu, Mado interviewe Lila, manifestement devenue écrivaine. Mais les deux femmes inversent à loisir les rôles. Il se fait jour progressivement qu’ayant mis un terme à leurs relations amoureuses elles se sont inventé une « autre », romancière, dont elles signent les ouvrages sous un pseudonyme unique (deux romans à ce jour : « L’homme aux deux adresses », « Le diable à la peau mate »). Cette troisième explication s’interrompt de nouveau sur une question : l’autre, ce golem féminin, a pris en quelques années une ampleur que rien ne laissait prévoir. Au terme du troisième roman que la créature de Lila et Mado se dispose à écrire (intitulé précisément « L’autre »), y aura-t-il de nouvelles « questions », de nouvelles… « disparitions » ?

Éditions de Minuit, 2006.
Mise en scène de l’auteur au Théâtre National de la Colline, janvier 2007, avec Catherine Matisse, et Martine Vandeville.
Scénographie Catherine Calixte.

Mise en ondes France Culture, 2006. Avec Bérangère Bonvoisin et Cécile Backès. Réal. Jacques Taroni. (suivi de l’enregistrement de « JE M’APPELLE »)
À ÉCOUTER ICI

Traduction(s) :
FERNANDO GOMEZ GRANDE (esp.)
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VALENTINA CARAVAGLIO (italien)
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ZIBA KHADEM HAGHIGHAT (persan)
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