CREDO
1981 | solo dramatique
L’invention d’autrui (et sa liquidation) comme remède à l’esseulement.
Je ne suis pas une femme comme en témoignent très ostensiblement le O final de mon prénom et le très divisible Cor-mann (corps d’homme ?) comme en témoignent donc mes terminaisons – J’écris à défaut de peindre et ça commence à se (sa)voir – A l’époque de Credo (80) sans doute écrivais-je à défaut de souffrir quoique je tienne que la souffrance vous aie parfois des airs de farouche rigolade.
Enfant j’ai longtemps cru que les femmes ne mouraient jamais – Il y avait comme ça deux vieilles femmes dans la famille de mon père vêtues de noir et sans âge immortelles – J’avais depuis longtemps cessé d’y penser quand elles moururent – Elles ont fini par passer a dit un oncle et j’ai pensé il dit cela parce qu’il croit que je suis trop petit pour comprendre – Je m’imaginais encore qu’il y avait quelque chose à comprendre à la mort – La vie à huit ans va de soi – Pour un oiseau vivant on dit oiseau tout court – C’est avec la blessure (ou mieux encore la mort) qu’apparait l’adjectif – Un oiseau quelque chose qu’on peut enfin toucher – De sorte que les femmes (immortelles de leur vivant) sont intouchables – Mortes elles n’ont fait que passer.
Les femmes aiment bien me lire en pensant que j’ai pensé qu’elles me liraient (du moins j’aime bien le penser) – La femme de Credo n’a pas de nom s’étonne-t-on parfois – C’est qu’on aura cherché son nom dans le livre alors qu’il est sur la couverture.
Présentation vidéo.
Edition : Editions de Minuit, Paris 1982. Traductions : italien, portugais, ), allemand (publiée par Verlag Droschl Graz, Autriche 1985)
Traduction(s) :
Ewald PRESKER | allemand
Fernando GOMEZ GRANDE | espagnol (castillan)
lui écrire
Ewald PRESKER | allemand
Fernando GOMEZ GRANDE | espagnol (castillan)
lui écrire
M. ROCHA/ C.VAZ | portugais
Ziba KHADEM-EL BEZE | persan
Caracas – 2023
Premières représentations : Paris, Théâtre de l’Athénée. Interprête :
Françoise Bette